contraignante matinée[Sobong Hee]

La journée était déjà entamée, mais on n’était encore qu’en fin de matinée pourtant cela ne faisait pas si longtemps que notre jeune homme était réveillé. Le supermarché était cependant bien plein, car c’était le moment qui précédait le déjeuner, et de nombreuses personnes venaient faire leurs courses, des couples, des solitaires, des familles avec de nombreux enfants. Qui plus est, c’était le weekend. Jün déambulait parmi tout cela. Contraint et autres forcé, il avait du aller faire les courses et à vrai dire il aurait préféré faire n’importe quoi d’autres que d’être ici ! Il avait horreur du centre commercial. Oh oui, surement que s’il n’avait pas eut cette marque en forme de fer à cheval gravée sur son omoplate, il aurait adoré ce lieux. Malheureusement, ce n’était pas le cas, et c’était plutôt une épreuve pour ses nerfs qu’autre chose. Un parcoure du combattant. Son regard glissait sur les personnes qui l’entouraient, vigilent, faisant bien attention que personne ne le touche par mégarde. Aussi idiot qu’il était il était, il était venu ici, vêtu uniquement d’un pull dont la capuche était rabattue sur sa tête, et qui s’avérait être sans manches. Il avait donc les bras nus ce qui n’était pas pour arranger la situation dans laquelle il était. Il laissa échapper un soupir, surement seul entendu de lui même, tandis qu’un brouhaha montait des rayonnages et qu’une voix annonçait aux hautparleurs les dernières promotions sur fond musicale.

Le magasin était grand, cela n’empêchait en rien le regroupement en masse de personnes qui s’agglutinaient tel des mouches sur du miel, lui donnant l’impression d’évoluer à contre courant. Malgré tout ce monde, comme la plupart du temps à vrai dire, il se sentait bien seul. Perdu dans ce flot. Se maudissant, et rageant contre les autres, sans réelles raisons, il parcourait les allées encombrées à la recherche des provisions marquées sur la liste que lui avait donné sa mère, sans se gêner pour échapper quelques remarques acerbes témoignant de son humeur, sur les passants qui se mettaient en travers de son chemin. Et s’il y avait bien une chose qu’il détestait dans ces magasins c »tait les gens qui marchaient lentement en plein milieu des allées sans se préoccuper des autres. Rien de plus exaspérant. Et cela courait les rues, et c’était le cas de le dire. Après de longues, très longues minutes, presque une heure, il avait enfin trouvé tout ce dont il avait besoin. Ayant ainsi achevé ses courses, et il était temps qu’il se rende aux caisses. Prenant le chemin, il s’immobilisa soudain lorsqu’il vit la longueur des queues et cela sans aucune exception. Et l’espoir de retrouver bientôt la tranquillité de sa chambre s’évapora. De nouveau il laissa échapper un soupire. Eh merde !

Ca ne coutait rien d’aller voir s’il n’y avait pas plus loin une caisse dont la file était moins longue, tant qu’à faire, reculant d’un pas, il se retourna brusquement sur sa lancée et buta violemment contre quelque chose ou plutôt quelqu’un. La surprise lui fit lâcher ses sac dont le contenu se répandit au sol et il tomba en arrière sur le sol carrelé. āi yō. Il fit une petite moue contrariée, jurant, tandis qu’assis sur le par terre froid il se massait le poignet sur lequel il était tombé. Son regard glissa sur ses affaires éparpillées autour de lui. Sans prendre la peine de regarder qui il avait devant lui il enchaina agressif

« tā mā de ! Vous pouviez pas faire attention ?! »

D’accord il était un peu de mauvaise fois. Et alors ?! Manquait plus que l’autre l’aide à se relever. Exaspéré il soupira, pour la troisième fois à peine quelques minutes. Levant les yeux, ses pupilles noires tombèrent sur la personne qu’il avait heurtée. Grand, très grand surtout vu du sol, long et fin, imposant. Il ouvrit la bouche et la referma immédiatement, tandis qu’il se levait comme un ressort, reconnaissant son voisin d’en face. La malchance le poursuivait. Cet homme était bien la dernière personne qu’il avait envie de voir à cet instant. Se raidissant un peu plus qu’il ne l’était déjà il lâcha froidement, ne cachant pas son ressentiment

« ah..c’est vous ! »

Hee s’était levé tôt aujourd’hui, pour une fois qu’il avait réussi à dire non à la voix envoutante de la couette, il était fière de lui…enfin comme toujours. Ce n’était peut être pas un fait si important de se lever à une heure matinal pour la quasi totalité des gens, mais pour le jeune homme si. Après avoir bondit de sa chambre, il se dirigea vers la salle de bain et en sortit une demi-heure après tout propre. Le jeune homme ouvrit son armoire et y piocha un jeans droit et une simple chemise blanche à manches courtes, les deux premiers boutons n’étais pas fermés et laissaient voir la naissance de son torse et son cou auquel pendait une chaine en or. Il enfila des espadrilles blanches et alla enfin à la cuisine, il ouvrit le frigo et ne put s’empêcher d’émettre un petit cri : il était vide, c’était malin et qu’allait-il prendre pour le petit déjeuner maintenant ? Il mit sa main sur son ventre qui commençait déjà à émettre des bruits mécontent. Hee grimaça pendant quelques secondes quand…oh ! Illumination… le centre commercial ! Evidemment dans une pareille circonstance s’était l’endroit idéal pour acheter de quoi remplir son frigo et sa garde-robe aussi peut-être.

Hee sortit de la maison et mit un bol de croquette devant la niche de son chien qui aboya d’s qu’il le vit, tel maitre tel chien, aussi gourmand l’un que l’autre. Il sortit sa voiture et avant de démarrer vérifia qu’il avait assez d’argent. C’était important de vérifier son argent, après tout il ne voudrait surtout pas avoir l’air d’un idiot en finissant ses achats et trouvant son porte-monnaie vide quand il sera devant la caisse. Et puis il voulait aussi jeter un petit coup d’œil à ces jolis bien si cher à son petit cœur. En cours de route, le jeune homme s’arrêta devant une pâtisserie et acheta trois petits gâteaux à la crème qu’il dévora en un temps record…avec élégance cela va de soit x) Il avait encore faim mais au moins son estomac ne gargouiller plus, c’était déjà ça. Après une dizaine de minutes, il stationna dans le parking du centre-commercial et entra dans le lieu en question.

Le jeune prit un caddie à l’entrée et le premier rayon qu’il visita fut bien évidemment celui de la nourriture, il passa devant les légumes et la viande cru sans y faire vraiment attention et s’arrêta une fois devant les produits surgelés et la nourriture précuite. Il remplit son caddie de plusieurs paquets qui contenait des aliments tout sauf naturels, mais ce n’était pas de sa faute s’il ne savait pas cuisiner, même sa mère ne savait pas le faire alors… Après avoir finit ses courses, Hee se dirigea vers la caisse qui lui semblait avoir la plus courte file tout en prenant quelques paquets de cigarettes dans son passage. Il était presque arrivé quand quelqu’un lui rentra soudainement dedans, heureusement ou malheureusement ce fut Hee que la personne heurta et pas son caddie. Alors que l’inconnu tombait à terre, Hee ne bougea que de quelques centimètres.

« tā mā de ! Vous pouviez pas faire attention ?! »

Hee fronça légèrement les sourcils à ses mots lâcher avec agressivité, se demandant bien qui aurait du faire attention. Après tout c’était ce jeune homme qui l’avait heurté et pas le contraire. Il fixa un peu le garçon et s’aperçut que c’était son voisin, celui avec lequel il s’entendait le moins d’ailleurs. Il aurait du ne pas résister à l’appel de sa couverture ce matin, ça aurait été mieux pour tout le monde. Ya Jūn s’était levé d’un bond, puis lâcha trois mots avec froideur, le jeune homme n’eut pour réponse qu’un simple sourire mesquin et fixa quelques instants le garçon en face de lui. Hee s’accroupi au sol et remit les courses du jeune homme dans les cas avec rapidité pour ensuite se relever et tendre les paquets à Ya Jūn, son sourire toujours scotché à ses lèvres.

« Tu n’as pas l’air content de me voir. »

Il ne le vouvoyer pas, il n’en voyait pas l’utilité et puis il avait une bonne dizaine d’année de différence. Il avait dit sa phrase sur un ton chaleureux et amical ce qui était tout à fait le contraire de son interlocuteur. Bien sûr, il partageait les mêmes sentiments que le jeune homme avait pour lui et il ne faut se méprendre. Juste qu’il se disait que parler ainsi avec son voisin l’enragerait encore plus…

Debout, immobile, Il fixa le jeune homme devant lui qui affichait un sourire mesquin suite à ce qu’il venait de dire. Détestable. Ce gars était détestable. Ce dernier, se baissa et ramassa les affaires éparpillées au sol, remettant le tout dans les sacs, se releva et lui tendit le tout. Jün fronça les sourcils. Avouer, que ce qu’il venait de faire était plutôt..hum..sympa, lui faisait mal. Pourtant c’était vrai. Ah qu’il était détestable. Mauvaise fois en puissance. Sans un merci, il arracha presque des mains ses courses à son voisin. Eh merde, il n’avait pas pu rentrer dans quelqu’un d’autre, qu’il aurait pu noyer sous sa mauvaise humeur et quelques insultes bien placées. Qu’est ce qui l’en empêchait là ? L’homme face à lui, mesurait bien une trentaine de centimètres de plus que lui, il était bien de dix ans son ainé, et il avait surement plus de muscles que lui n’en avait. Pour résumé il était imposant, et c’était une raison bien suffisante. Lâche ? Non, juste du bon sens. Il leva ses yeux d’un noir profond vers son interlocuteur lorsqu’il entendit la voix de celui ci.

[Hee]« Tu n’as pas l’air content de me voir. »

Il ne croyait pas si bien dire ! Non il n’était pas content de le voir. Pourquoi ? Hum..il ne savait pas. Enfin, juste ..ah, puis merde il n’avait pas à se justifier. Il n’aimait guère les hypocrites comme les gens superficiels. Et cet homme là, étaient les deux réunis. Au fond il n’était peut être pas vraiment comme cela, on lui avait apprit à ne pas juger selon les apparences, mais en ce qui concernait son voisin, il était tout à fait sur qu’il était comme il le laissait paraître et il n’avait guère envie de faire quelconques efforts pour le connaître plus. Lui qui avait déjà du mal à aller à l’encontre des gens, il n’allait pas se forcer pour quelqu’un comme lui, sur qu’il était pourri de l’intérieur. Bon d’accord il exagérait surement. Il chassa toutes ses pensées inopportunes et releva ses iris, qu’il avait détourné un instant, affichant un sourire sarcastique.

« Bien deviné ! T’as trouvé tout seul ?! »

Vouvoiement, tutoiement, il n’y avait qu’une limite dans l’esprit du cadet des Huang et il passait de l’un à l’autre, comme pour appuyé son trouble. Le jeune homme avait raison. Le ton amical qu’il avait employé avait bien plus irrité Jün, que ne l’aurait fait une phrase sur le ton que lui même avait employé. Son sang bouillait. Il n’avait qu’une envie sortir de ce magasin et pouvoir enfin rentrer chez lui. Ah cette journée commençait bien mal ! Il maudit sa mère qu’il l’avait envoyé faire des courses ici. Mais pendant ce léger incident des personnes étaient venues se greffer à la file devant eux, augmentant considérablement le temps d’attente déjà bien long. Il laissa involontairement échapper un soupir. Restait plus qu’à trouver une autre caisse avec moins de monde, il devait bien y en avoir une non ? Hors de question qu’il reste là , mais celui dans lequel il était rentré lui bloquait le passage. Posant la main sur le cadis, il se retourna vers son interlocuteur

« laissez moi passer! »

ah sale gamin, i l avait vraiment une tête à claque parfois malgré sa bouille d’ange. Qu’est ce qu’il espérait que l’autre allait se pousser bien gentiment ?! Eh bien..oui. Si il trouvait son voisin détestable, il l’était tout autant à cet instant, mais c’était le dernier de ses soucies. Immobile, il enleva la main du rebords du cadis, pour porter à deux mains les deux grands sacs remplis, qui commençaient à être lourds force de rester ainsi à piétiner. Obligé de lever la tête, fixant l’homme face à lui, il attendait, un geste, une parole peut importe mais qu’il le fasse vite. Il serra les mâchoires dans un froncement boudeur de sourcils, avant de décrocher son regard pour le faire errer autour de lui. C’était tout de même hallucinant le monde qu’il y avait aujourd’hui ! Il inspira. Finalement il allait peut être rester dans la sécurité bien imaginaire que ce cadis lui procurait...

» Une matinée... fraîche [Teng Xiao Hong]