Tonight ? [Ya Jun]

Journée tranquille, Hao Yun n’avait pas travaillé aujourd’hui. Il se prélassait tranquillement sur la véranda derrière la maison et il écoutait les oiseaux chanter. En simplement maillot de bain, il attendait que son frère rentre à la maison. Pourquoi il l’attendait ? Simplement parce qu’il avait à mettre des trucs au clair avec lui. C’était étrange, il aurait dû se sentir plus stresser qu’il ne l’était en ce moment, mais rien ne l’atteignait vraiment. Il ferma les yeux et entendit la porte de devant ouvrir. Voilà, Ya Jun était de retour à la maison. Son instinct de frère le lui disait de toute manière, il n’allait pas tarder.

Hao Yun se releva de sa chaise et entra dans la maison par la porte patio. Il alla porter sa serviette –il s’était baigné- dans la salle-de-bain et attendit à table que son frère remonte de sa chambre. Leurs parents n’étaient pas là, ils étaient tout deux sorti pour aller faire des courses. Enfin, leurs parents, je veux dire leur mère et leur grand-père. Et puis bon, c’était tant mieux s’il n’était pas là, Hao Yun n’avait pas envie qu’il entende ce qu’il allait dire à Ya Jun.

« Ya Jun ah ~ Vient ici s’il te plait »

Il devait vraiment savoir. Il se releva de sa chaise et fit face à son frère. Celui-ci semblait s’être amusé aujourd’hui, tant mieux. Normalement il semblait tellement mal en point. Hao Yun aurait aimé le serrer dans ses bras, mais jamais il n’avait pu le faire. Cette maudite – et c’était le cas de le dire- marque qu’il avait dans le dos, pourquoi devait-elle le brûler ainsi chaque fois qu’on le touchait ? M’enfin, c’était une question parmi tant d’autres.

« J’ai besoin de savoir… »

Ce n’était pas très clair comme commencement, mais il fallait qu’il commence quelque part. Il l’attira jusqu’au salon, puisqu’il savait très bien qu’ils en auraient pour un bon moment. Il prit place le plus confortablement possible, tout en faisant bien attention de ne pas toucher son frère et prit de nouveau la parole ;

« Ya Jun.. Tu sais.. Je ne t’en avais jamais parlé avant, mais je crois qu’il est le temps maintenant. Il prit une pause, regarda par terre et de nouveau son frère en enchaînant. Tu sais, quand j’étais petit, je croyais que c’était pareil pour tout le monde. Mais en grandissant j’ai réalisé que non. Tu ne dois pas vraiment comprendre où je veux en venir, mais écoute moi.. »

Poussant la porte d’entrée de chez lui, il lâcha un « Chui'là» mais aucune réponse ne lui parvient en retour. Etrange. Était-il seul ? Il ne se posa pas plus longtemps la question, et dévala les marches qui le menaient à l’étage au dessous, là où se trouvaient les chambres des deux frères. Passant devant celle de son ainé, il y pénétra sans prendre la peine de frapper avant.

« Hao Yun ?! »

Personne. Il lui semblait pourtant qu’il ne devait pas travailler aujourd’hui. Bah surement était-il derrière dans le jardin. A moins qu’il ne soit sortit mais cela l’aurait étonné. Il eut un infime haussement d’épaules puis quitta la chambre, refermant la porte derrière lui, il pénétra dans la sienne. Enlevant sa veste, il la posa négligemment sur le dossier de sa chaise, avant de s’asseoir ou plutôt de se laisser tomber sur son lit. Un soupir lui échappa. Il était las. Chaque journée qui passait le mettait à fleur de peau, éprouvant son âme et son corps. Plus les jours passaient, plus cela devenait une obsession. Plus les semaines passaient plus ça en devenait une phobie. Sans cesse sur ses gardes. Tombant dans l’exagération. Il ne vivait plus. Il subissait. Peu à peu, il s’aventurait sur la mauvaise voix. Il le savait. Mais il n’avait pas l’énergie de faire chemin arrière. Mais ce n’était pas cela le pire. Il était seul. Seul, lui, lui..Lui et encore lui. Seul avec sa put*** de malédiction. Personne ne pouvait l’aider. Et même s’il se refusait à cette idée, cela le terrorisait. Seul, toute sa vie, est ce que c’était ça qui l’attendait ? Il soupira une nouvelle fois. Néanmoins, il avait passé une bonne journée. Tout est relatif après tout.

Il se dirigea vers la salle de bain qui jouxtait la pièce. Se déshabillant, par habitude il se regarda de dos, dans le miroir derrière lui. Elle était bien là. Sa tache de naissance, qui semblait le narguer sur son omoplate gauche. Qu’est ce qu’il espérait ? Qu’elle disparaisse brusquement comme elle était venue ? Absurde. Oui, peut être…Cependant avec une innocence enfantine, il ne pouvait s’empêcher d’espérer au fond.

Chassant ses pensées, il alla prendre sa douche. Faisant couler l’eau brulante, un frisson lui parcourut le corps à son contact tandis que sa peau rougissait sous sa morsure. Une dizaines de minutes après, éteignant le robinet, il sortit, se séchant, il retourna dans sa chambre, s’habillant de vêtements propres d’intérieur. Ebouriffant ses cheveux avec la serviette qu’il avait à la main, il retourna dans la pièce d’eau pour l’étendre, avant de sortir de sa chambre et de remonter les marches. LA douche lui avait fait du bien, lui donnant un regain d’énergie. Parcourant le couloir menant à la cuisine, il appela de nouveau vérifiant s’il y avait bien personne.

« Yun ?! »

«Ya Jun ah ~ Vient ici s’il te plait »

Finalement il n’était pas seul. Dire qu’il n’était pas content, aurait été mentir. Il aimait beaucoup son frère, même s’il n’était pas des plus proches. Il afficha un grand sourire non feint.

« Ah t’étais là ! J’ai cru qu’il n’y avait personne, tu t’es baigné ?! »

Il contourna la chaise sur laquelle était assis son frère, et par la même occasion celui-ci, puisqu’il venait de se lever à son entrée, et alla fouiner dans les placards, comme il savait si bien le faire, cherchant quelque chose pour remplir son estomac. A croire qu’il avait toujours faim. A vrai dire ce n’était pas totalement faux. Mais la gourmandise y était responsable pour une bonne part. Pourtant, à le voir ainsi, on était loin de penser que c’était le cas. Enfin il trouva un paquet de quelconques gâteaux et s’en empara. Celui-ci à la main et ayant déjà enfourné dans sa bouche un des biscuits, il se retourna vers Yun qui venait de lui parler.

« J’ai besoin de savoir… »

Hein ?! Qu’est ce qu’il avait besoin de savoir ? Encore une fois c’était plutôt étrange. Voir inquiétant. Une mimique interrogative passa sur son visage. Intrigué, il avala rapidement et répliqua

« Oui ? Qu’est ce qu’il y a ?... »

A vrai dire, il n’eut pas plus le temps d’en dire plus ou d’en savoir plus, que son ainé se dirigea vers le salon. Bien, il ne restait plus qu’à le suivre apparemment. Emboitant le pas, il alla s’installer à sa suite sur le canapé, tandis que son esprit en ébullition cherchait des réponses aux questions qu’il se posait. Mais encore une fois il n’eut guère le temps de s’appesantir sur dessus, son frère reprenant la parole.

« Ya Jun... Tu sais... Je ne t’en avais jamais parlé avant, mais je crois qu’il est le temps maintenant.

Mais qu’est ce qu’il racontait ? Parler de quoi ?! Il fronça légèrement les sourcils. Il allait ouvrir la bouche mais déjà la voix de Hao Yun retenti à ses côtés.

Tu sais, quand j’étais petit, je croyais que c’était pareil pour tout le monde. Mais en grandissant j’ai réalisé que non. Tu ne dois pas vraiment comprendre où je veux en venir, mais écoute moi.. »

Non, en effet, il ne comprenait pas du tout où le jeune homme voulait en venir. Et cela l’agaçait fortement. Ne pouvait-il pas être plus clair ? Une lueur d’incompréhension brillant au fond de ses yeux. Qu’est ce qu’il avait à lui dire ? De quoi parlait-il en disant qu’il croyait que c’était pour tout le monde pareil ? Il se tortilla sur le canapé, avec la grande envie d’envoyer balader son frère. Néanmoins, il s’immobilisa, posant ses pupilles noires sur lui, et garda les lèvres closes. Il ne savait peut être pas où voulait en venir Hao Yun, mais il semblait que ce qu’il avait à lui dire était un tant soit peut important. Il ne put s’empêche cependant d’appuyer les derniers mots du jeune homme avec un empressement irrité, mais qui cachait mal sa curiosité.

« eh bien vas y je t’écoute ! »

[Ya Jun] « Eh bien vas y je t’écoute ! »

Son frère n’avait pas vraiment envie de l’écouter, Hao Yun le voyait bien. Mais il devait mettre ça au clair. Il soupira regardant son frère avec amertume et tristesse. Il inspira profondément, mais les mots ne sortirent pas tout de suite. Il devait être bien clair avec son frère s’il voulait qu’il comprenne. Il baissa la tête et commença ;

« Voilà. Ce que je veux dire c’est que.. Dès que le soleil se couche Ya Jun j’oublis tout. C’est le néant total pour moi. Je vis le jour et tout va bien. Même s’il ne fait pas soleil, mes journées sont belles. Mais je n’ai jamais vu la nuit. Je ne suis même pas sûr de savoir ce que c’est. »

Il releva la tête avec presque les larmes aux yeux. Émotif Hao Yun ? Oui, c’est vrai. Il se passa une main dans les cheveux, puis les deux mains sur le visage, il retint ses larmes. Il n’avait pas vraiment envie de pleurer devant son frère, alors il se changea les idées en se disant que son frère pourrait l’aider à démystifier tout ça.

« Ya Jun, elles sont comme ça tes nuits à toi ? »

Il se tourna vers lui et vit bien qu’il était perdu. Pas autant que lui, c’était certain. Comment ce faisait-il qu’il oubliait tout ? Quelqu’un le frappait à la tête ou quoi ? Non, sérieusement, pourquoi lui ? Tout était parfait dans sa vie. La ville, la famille à la limite. Mais ça… Ça gâchait vraiment tout, tout, TOUT !

« Je suis maudit Jun.. »

Il n’avait pas vraiment dit ça à voix haute. Il l’avait simplement souffler entre deux reniflements.

Eh bien vas y je t’écoute. Qu’aurais t-il pu dire de plus de toute façon. Son frère voulait qu’il écoute ce qu’il avait à dire, bien. Il allait ouvrir ses oreilles, même s’il y montrait un peu de mauvaise volonté, il fallait l’avouer. Toute fois, le regard que lui jeta son ainé, le mit mal à l’aise. Il resta donc bien sagement assis, attendant que Hao Yun reprenne la parole. Cependant cela tardait à venir, cherchait-il ses mots ? Surement. Il espérait, car le début n’avait pas été des plus clairs. Il se demandait bien ce qu’ il avait à lui dire. Sa curiosité allait cependant être bientôt étanchée.

[Hao Yun] « Voilà. Ce que je veux dire c’est que.. Dès que le soleil se couche Ya Jun j’oublis tout. C’est le néant total pour moi. Je vis le jour et tout va bien. Même s’il ne fait pas soleil, mes journées sont belles. Mais je n’ai jamais vu la nuit. Je ne suis même pas sûr de savoir ce que c’est. »

Dès que le jour se couchait, son frère oubliait tout ? Comment ça ? Ne pas savoir ce qu’est la nuit ? Ca voulait dire quoi, il n’avait jamais vu la nuit ? C’était quoi cette histoire ?! Autant de questions qui tourbillonnaient… Mais… Le néant…à cet instant, régnait en maitre au sein de son esprit. Il ne comprenait pas. Certes il savait maintenant ce que son frère voulait lui dire, mais ce n’était pas vraiment plus clair que tout à l’heure. Comment c’était possible ? Ca n’avait pas de sens ?! Sans le vouloir, une moue septique s’afficha sur son visage.

Son regard perdu dériva, sans trouver de point d’accroche dans la pièce autour de lui, il le reposa alors sur son frère à ses cotés. Celui ci avait l’air des plus sérieux, pourtant tout ceci lui paraissait improbable.

[Hao Yun] « Ya Jun, elles sont comme ça tes nuits à toi ? »

La question le prit au dépourvu. Ouvrant la bouche puis la refermant, cela deux fois de suite, il finit par rester muet. A vrai dire s’il n’était pas persuadé que son frère ne lui faisait pas quelconque blague, il aurait surement éclaté de rire. Bien heureusement, il ne le fit pas, les iris brillants de Yun lui coupant toute envie. Si son frère pensait qu’il pourrait l’aider à éclaircir ce mystère, il faisait fausse route ! Quelque peu déstabilisé, il marmonna

« Je... non..pas vraiment…mais euh…si tu dors c’est normal que tu te souvienne pas de la nuit. »

Hésitant, il n’avait pu s’empêcher d’émettre cette hypothèse rassurante. C’était idiot. Il savait bien que Yun ne parlait pas dans ce sens. Et puis en y réfléchissant bien, ça n’expliquait pas tout. Alors quoi ? Il se tortilla à sa place, gêné. Cette conversation était des plus étranges. Et au fond il aurait bien aimé que leur mère flanquée du grand père se ramènent pour couper court à tout ça, ne sachant où cela allait le mener. Mais il chassa assez vite cette pensée , loin de la désirer vraiment, finalement.

[Hao Yun] « Je suis maudit Jun.. »

Un souffle entre deux reniflements. Je suis maudit…Je suis maudit. Ces trois mots s’insinuèrent dans son esprit, s’infiltrant dans les méandres de son âme. Je suis maudit. Son cœur rata un battement. Le silence s’installa, tout paraissait si calme, pourtant en son sein, la tempête grondait, il suffoquait. Trois mots qui le transpercèrent tel un harpon. Trois mots auxquels se cogna sa surprise, réalisant qu’il s’était déjà dit de nombreuses fois cette phrase. Mais ce n’est pas cela qui le perturbait le plus. Que son frère le soit aussi, il n’avait pas vu cela sous cet angle, mais apparemment ce que vivait son ainé lui pesait autant que ce qu’il vivait lui avec cette tâche de naissance. Maudit vraiment ? Il resta interdit, ses pensées s’égarant. Devait il répondre ?

« Je..enfin tu.. »

Coupant court à sa réponse, il laissa le silence s’installer dans la pièce. Finalement il ne voyait pas ce qu’il aurait pu répondre. Que lui aussi était maudit ? peut être…Peut être.

[Ya Jun] « Je... non.. pas vraiment…mais euh…si tu dors c’est normal que tu te souviennes pas de la nuit. »

Hao Yun aurait aimé que ce ne soit que ça. Mais il savait très bien qu’il n’était pas encore couché parfois et que ça lui arrivait. Il soupira. Alors c’était vrai. Il était vraiment maudit. Jamais il ne se souviendrait de ses nuits..

[Hao Yun] « Je suis maudit Jun.. »

[Ya Jun] « Je..enfin tu.. »

Il ne savait pas quoi dire, c’était bien évident. Mais il le comprenait. Comme il aurait aimé lui en avoir parlé plus tôt. Certainement que c’aurait été plus simple. Il soupira et sentit le silence de plus en plus pesant. Il l’étouffait se silence. Il devait le briser, mais pour dire quoi !?

« Ya Jun… Est-ce que tout le monde est comme ça.. Comme moi ? »

Il le regarda avec supplication. C’était sur pour lui de parler de tout ça, mais en même temps, c’était soulageant. Les larmes forçaient encore pour sortir, mais il combattait pour les retenir. Elles n’allaient pas tout gâcher. Il regardait toujours son frère, mais pensa qu’il serait bon de parler encore. Le laisser dans ce néant, ce ne devait pas être facile non plus. La révélation que venait de lui faire Hao Yun devait être dur à avaler.

« Est-ce que tu es comme moi.. ? »

La question sembla rester en suspend dans l’air. L’air si lourd qu’il en semblait simplement plus lourd encore. Tellement lourd qu’Hao Yun avait l’impression de devoir s’écrasé dans le sofa. Il respira lentement. C’était la seule façon de faire entrer correctement l’air dans ses poumons.

[[Désolé, c'est court. Je ferais mieux la prochaine fois -__-]]

Peut être aurait il mieux fait de se taire. Bégayer comme il l’avait fait, sans aucune signification, n’avait rien apporté. Cependant , il ne voyait pas ce qu’il aurait pu dire. Tout ça, c’était trop…trop…trop quoi ? Il ne savait même pas. Pourquoi lui avoir dit cela maintenant ? Qu’est ce qu’il voulait ? Qu’est ce qu’il cherchait ? Il n’arrivait pas à voir clair. Et son esprit embrouillé créait sans cesse des questions pour lesquelles il n’aurait sans doute jamais de réponses. Si dans sa tête tout se mélangeait dans une cacophonie assourdissante, c’était loin d’être le cas dans la pièce où ils se trouvaient. Depuis qu’il s’était tut le silence régnait en maitre sur les lieux. Pesant, gêné, et étouffant, il appuyait l’incertitude, l’attente et le mal aise des deux frères. Le silence, habituellement, ne le dérangeait guère, voir il l’appréciait parfois. Mais celui ci n’avait rien d’appréciable, il était insupportable. Il n’avait qu’une envie, quitter les lieux le plus vite possible. Il va de soi, bien entendu, qu’i lest rare que ce que l’on désire ce passe comme l’on voudrait. Ainsi, sans doute pour palier à ce silence, son frère lança un filet, dans lequel i les prit, prisonnier de nouveau. Mais finalement, tout plutôt que ce lourd mutisme.

[Hao Yun] « Ya Jun… Est-ce que tout le monde est comme ça.. Comme moi ? »

Comment avait-il pu croire, que c’était pour tout le monde pareil ?! C’était..improbable. non, non, tout le monde n’était pas comme lui. Personne. Vraiment ? Après tout peut être existait il une personne dans le même cas que son ainé. Peut être… Il ne savait pas. Lui même n’avait jamais émit la moindre pensée comme quoi ne serait ce qu’une seule personne pouvait être atteinte par le même mal qui le rongeait depuis sa naissance. Il en avait la preuve juste sous ses yeux, parmi son entourage, et si cela ne suffisait pas, il n’y avait qu’à regarder dans la rue, pour s’en rendre compte. Les gens se touchaient, s’embrassaient, se serraient, peu importe ce qu’ils faisaient, il étaient..normaux. Etait il anormal, lui, son frère ?Non. Ils étaient juste..maudits. Oui surement le mot le plus approprié.

Tournant ses yeux noirs vers son frère, il croisa son regard suppliant et fronça légèrement les sourcils. Ces yeux larmoyants que Hao Yun retenait tant bien que mal, ce regard, cette question idiote, cette conversation, l’irritait. Son frère lui faisait pitié et il détestait cela. Il avait envie de le secouer et de lui crier rageusement la réponse qu’il attendait. Il serra les mâchoires l’espace d’une seconde. Mais il n’allait pas le faire. Ce qu’il venait de lui dire, enfin tout ceci, il ne comprenait que trop bien, ce qu’il venait de lui révéler était dur à avaler, il se sentait trop concerné, la situation n’était pourtant pas la même cependant, cependant…Il n’arrivait plus à suivre le fil de ses pensées, perturbé, son cerveau gémissant n’arrivait plus à réfléchir. Il n’arrivait cependant pas à croire que c’était vrai. Pourtant..

Restant là, à fixer son frère, il se décida à répondre à cette naïve question. A moins que ce ne soit lui qui soit trop pessimiste. Après tout, il était bien possible qu’il existe d’autres personnes, il ne savait plus trop qu’en penser. Mais après tout devait il vraiment répondre, Yun n’en avait il pas déjà eut la solution, est ce qu’il n’avait pas déjà réalisé qu’il était différent ? Il fallait croire que non…Plus sèchement qu’il ne l’aurait voulut il fit enfin entendre le son de sa voix.

« J’ai, enfin j’ai du mal à comprendre vraiment ce que tu m’as expliqué, mais, Yun, personne, personne n’est comme ça…enfin je pense… »

Oui, oui, il s’était rattrapé. Son frère ne lui avait rien fait après tout, il n’avait pas lui parler comme il avait commencé. Une fois sa réponse donnée, il se tut de nouveau. Cette conversation aux tons plus que sérieux le mettait mal à l’aise. Mais à vrai dire le silence n’eut guère le temps de se réinstaller, car une nouvelle question fusa. Certainement celle qui le surprit le plus

[Hao Yun] « Est-ce que tu es comme moi.. ? »

A cet instant, il lui sembla que le temps venait brusquement de se figer. Comme…lui ? Son cœur s’accéléra au creux de sa poitrine, s’affolant. Pourquoi voulait-il savoir cela ? Il détourna son regard et fixa obstinément le paquet de gâteaux qui se trouvaient sur la table basse devant lui. Que devait il lui répondre ?! Le stress avait prit le contrôle. Il n’y avait pourtant pas de raisons valables. D’un côté, oui, oui il était comme lui, portant son fardeau sans vraiment comprendre pourquoi il devait le faire, mais le sien n’avait absolument rien à voir…non, non il n’était pas comme lui, il ne voulait pas, ou il ne l’était pas…il ne savait pas, il s’en foutait. Il voulait juste qu’il le laisse tranquille. Et parler de ça était la dernière chose qu’il souhaitait. Egoïste. Et alors ?! Rester ici, lui était maintenant insupportable, il ne voulait pas que cette conversation aille plus loin, aussi répliqua t-il inconsciemment d’un ton sec et sans appel.

« Non ! Non je suis pas comme toi. Désolé »

C’était suspect il fallait l’avouer. Il était idiot. Il avait bâclé cela, comme s’il s’agissait de qui allait chercher le pain aujourd’hui. Il était bien sur évident que c’était loin d’être finit. Mais, comme si la conversation était définitivement close par ses mots, il se leva, attrapant le paquet de biscuits, il contourna le canapé, frôlant son frère…

(une petite ouverture^^...)

[Ya Jun] « J’ai, enfin j’ai du mal à comprendre vraiment ce que tu m’as expliqué, mais, Yun, personne, personne n’est comme ça…enfin je pense… »

Alors donc, personne n’était comme lui. C’était clair, défini, son frère venait de lui confirmer. Il était donc le seul à tout oublier de ses nuits. Le seul à devoir rentrer avant le coucher du soleil. Le seul... À vivre cet enfer. Il soupira et ravala ses larmes. Bon, il vivait avec depuis plus de 19 ans, il n’allait tout de même pas se laisser abattre par cette foutu merde, no ? Mais une question restait, une question qu’il devait poser à son frère.

[Hao Yun] « Est-ce que tu es comme moi.. ? »

[Ya Jun] « Non ! Non je suis pas comme toi. Désolé »

La réponse fusa rapidement. Il était en colère, mais il cachait mal sa curiosité. Hao Yun connaissait assez son frère pour pouvoir dire qu’il y avait une part de mensonge et une part de vérité dans ce qu’il venait de dire. M’enfin, oserait-il lui poser encore une fois une question ? Toute la tension que celles-ci avaient causée, c’était dur à supporter. Pourtant, il y avait un certain relâchement, un petit espace rempli d’oxygène pure. Ya Jun se leva en prenant ses biscuits et contourna le canapé. Là Hao Yun n’eu qu’un seul réflexe, le plus stupide certainement, mais aussi celui qui allait l’aider à tout comprendre. Il attrapa le poignet de son frère et le retenu pour ne pas qu’il s’en aille. Le cri de Ya Jun engouffra la pièce et Hao Yun le lâcha immédiatement. Comment avait-il pu le toucher ainsi quand il savait que son frère avait mal… Son frère… Mal… Toucher… Tache de naissance ! Voilà ! Tout était plus clair.

Hao Yun se leva d’un bond d’excusant sans relâche à son frère de l’avoir touché ainsi. Mais pourtant il n’en avait pas fini avec lui. Il le regarda dans les yeux et lui demanda simplement et sur le ton ferme de grand frère;

« Jun ah… C’est cette tache n’est-ce pas ? »

Question simple, réponse compliquée cependant. Il avait envie de lui retirer son chandail, de voir cette marque, de l’étudier de fond en comble. Non vraiment ! C’était tout un mystère depuis qu’il était bébé et c’est là seulement qu’il s’en rendait compte. Mais l’heure avançait, et lui aussi allait donner des preuves à son frère s’il ne se dépêchait pas à s’expliquer tout les deux. Ya Jun était silencieux. Il n’avait pas répondu à la question. Mais il devait lui répondre !

« Ya Jun répond moi ! »

La demande était beaucoup plus un ordre qu’elle en avait l’air et il l’avait laissé échapper dans un cri sourd. Il avait peur du mal qu’il pouvait faire à son frère s’il ne connaissait pas comme il faut la cause de ses malheurs. Parce qu’il fallait le dire, Ya Jun aussi était malheureux à ses heures, Hao Yun le sentait. C’était son frère, les liens du sang qui les unissaient étaient fort et indestructibles!

Naïvement il avait pensé que ce qu’il venait de dire aurait pu mettre fin à cette conversation qui s’avançait de plus en plus vers un terrain épineux. Si son frère avait voulu lui parler de ce qu’il vivait, ou plutôt, ne vivait pas la nuit, lui n’avait nullement envie de parler de sa malédiction, car il fallait bien l’admettre s’en était belle et bien une. Il s’était alors levé, mais il n’avait pas fait assez vite, et ce qui suivit, il aurait largement pu le prévoir. C’était évident. Son frère ne voulait pas en rester là, lui. Aussi, lorsqu’il passa à ses côtés, Yun eut le reflexe de le retenir, et referma ses doigts autour de son poignet nu. Surpris par ce geste, lâchant le paquet de gâteaux, Ya Jün laissa échapper un cri de douleur tandis qu’il se dégageait brusquement sans rencontrer plus de résistance que cela, de la part de son ainé, qui avait immédiatement desserré ses doigts, lorsque son frère cadet avait exprimé la souffrance qui l’avait traversé sur le moment. Le jeune homme à la double personnalité se leva alors d’un bond, s’excusant sans relâche pour ce qu’il venait de faire. Mais Jün n’écoutait pas. Le temps s’était arrêté, il était seul, là, dans cette pièce. Sa tâche de naissance le rongeait encore, mordant sa peau de cette vile brûlure. Cela faisait un moment qu’il ne l’avait plus ressentit. Il avait mit tant d’énergie à ce que personne ne puisse toucher ne serait ce qu’un millimètre de sa peau. Bêtement, oui surement, il s’était laissé croire qu’il ne ressentirait plus jamais cette souffrance qui traversait son omoplate à chaque fois. Mais cela faisait toujours aussi mal… Pour un peu, il en aurait pleuré. Verser des larmes, pour sa bêtise, ses espoirs idiots, son désespoir. Des larmes de lassitude, de colère, pour exprimer combien son cœur lui faisait mal. Il tenta tant bien que mal de calmer son myocarde dont les battements s’étaient accélérés.

[Hao Yun] « Jun ah… C’est cette tache n’est-ce pas ? »

Une question vague, lointaine au creux de son esprit gémissant. Qu’est ce qu’il voulait qu’il lui dise ? Oui c’est ça ?! Lui même ne savait pas. Une tâche, ce n’était rien qu’une tache ! C’était improbable qu’une put** de tâche de naissance puisse provoquer une telle souffrance, impossible, et pourtant…Cette tâche… inconsciemment une ou deux larmes roulèrent sur ses joues. S’il savait comme il était proche de la vérité. Il le savait n’est ce pas ?! Hao avait compris. Il en était sur. Tel une ombre de lui même, Ya Jün tourna la tête vers son frère, ses pupilles aussi noires que les abimes profondes dans lesquelles il se noyait, croisa le dur regard de son ainé.

[Hao Yun] « Ya Jun répond moi ! »

Cette demande lancée dans un cri sourd le fit sursauter brusquement et réintégrer le monde réel. L’espace de quelques secondes, son regard perdu erra sur la pièce qui l’entourait avant de reporter son attention sur son interlocuteur. Qu’il réponde ? Mais à quoi ?! Il savait pertinemment que son frère n’en avait pas finit, qu’il ne le lâcherait pas avant de tout savoir, qu’il voulait des réponses, qu’il voulait comprendre, mais… lui, tout ce qu’il voulait, c’est qu’il le laisse tranquille. Il n’avait pas la force de tout déballer comme l’avait fait Hao Yun. Tout dire, un bon moyen d’en finir ? Après tout, peut être que cela le soulagerait… Alors vas y, parle, qu’est ce que tu attends ? Jusqu’à là, silencieux malgré les injonctions de son ainé, il entrouvrit les lèvres, hésitant.

« Je… »

Il laissa sa phrase, enfin façon de parler, car pour l’instant ce qu’il venait de dire n’avait rien qui pouvait ressembler de près ou de loin à une phrase, bref, il laissa ce qu’il venait de dire en suspend. Il serra ses mâchoires jusqu’à ce qu’une douleur aigue lui transperce les dents. Merde. Il n’avait pas à lui répondre. Il s’était laissé flancher un instant, il avait cru…mais que pourrait faire son frère de plus, s’il lui disait tout?!Rien, rien, comme lui ne pouvait rien faire pour régler le problème de Yun.

Un ordre, son frère lui avait donné un ordre, car s’en était bien un en y repensant. Il fronça les sourcils. Peut être qu’il en réagissait pas comme il faut, peut être qu’il avait une réaction trop enfantine, idiote ou qu’importe…il s’en foutait. Ce qu’il vivait, il n’avait nullement envie que quelqu’un le sache, même si c’était surement trop tard, il ne voulait pas. Le garder pour lui, lui donnait l’impression que ceci n’était qu’un mauvais rêve. Stupide. Complètement stupide. La colère afflua dans ses veines. Elle n’avait pas d’unique cible, elle se distillait dans la confusion de son être, contre cette malédiction, contre lui, contre son frère…Son frère. A cet instant, il le détestait. Comme il lui en voulait. Pourquoi ? Il ne savait pas, il ne savait plus. Il n’avait pas envie de chercher. En moins de temps qu’il ne faut, la brume avait envahit son esprit, l’emprisonnant, incapable de réfléchir. Il était fatigué. Relevant ses iris vident de la moindre expression, agressif il siffla

« Tu me fais chier ! J’ai rien à te dire ! »

Si. Il avait tant à lui dire. Il aurait tant aimé se jeter sur lui et le serrer dans ses bras. Il aurait aimé tout lui dire, se vider de son sac, mais il ne pouvait pas, il n’arriverait pas. Pourquoi il ne savait pas. Trop tôt, trop tard. Peut être. Les larmes forçaient pour passer la barrière de ses cils, et il faisait un gros effort pour que cela n’arrive pas. Pourquoi s’obstinait il à ne pas vouloir desserrer les dents. Pourquoi ? Son cœur battait bien plus vite qu’il n’aurait du le faire, cognant contre sa poitrine. Il étouffait ici. Il sentait l’angoisse se faufiler en lui par l’intermédiaire du stress et du mal être. Il fallait qu’il sorte. Mais son frère se trouvait entre lui et la sortie du salon. Vraiment s’il n’avait rien, si tout était parfaitement normal, pourquoi ne pas passer en force. Comme c’était amer et ironique, se mentir ainsi. Haussant légèrement le ton ou pointait une infime supplication, il fit de nouveau entendre le son de sa voix.

« POUSSE TOI ! »

;; TERMINÉ ~ Nouveau contexte.

Huang Ya Jūn Hwang Ya Jūn :
Son frère, ils ont eu une petite dispute tous les deux à propos de
leurs malédiction. Maintenant, ils savent qu'ils sont frères
biologiques et ils connaissent aussi la malédiction de l'autre.

» Play With Me Tonight [Pv Sun Kuan-Yin]